La pente de la rêverie
Pouvoir présenter cette oeuvre sous la nef du Grand Palais était un moment magique. C'était aussi un plaisir d'échanger avec les visiteurs et d'entendre leur histoire de cette oeuvre....
Oh ! cette double mer du temps et de l'espace Où le navire humain toujours passe et repasse, Je voulus la sonder, je voulus en toucher Le sable, y regarder, y fouiller, y chercher, Pour vous en rapporter quelque richesse étrange, Et dire si son lit est de roche ou de fange. Mon esprit plongea donc sous ce flot inconnu, Au profond de l'abîme il nagea seul et nu, Toujours de l'ineffable allant à l'invisible... Soudain il s'en revint avec un cri terrible, Ébloui, haletant, stupide, épouvanté, Car il avait au fond trouvé l'éternité.
Victor Hugo